Avis aux amateurs#8
« Quoi ! eun’ gazette in patois ! Cha, vous n’y pinsez point, m’dijot l’aut’jour un d’chés lillos d’occasion, d’chés lillos qu’not accent effarouche. »
« In patois », pourtant, beaucoup de journaux parurent à la fin du dix-neuvième siècle. Le premier, à Tourcoing, à partir du 30 juillet 1882 : Le Broutteux. Puis, L’Razeu, à Roubaix, à partir du 22 octobre 1882. Et puis, à Lille, Brûle-maison, à partir du 9 décembre 1888, Le P'tit Quinquin, à partir du 20 janvier 1889, et enfin La Vaclette, « journal humoristique, drolatique, excentrique, non politique, rédigé en patois de Lille », à partir du 9 août 1891.Ainsi s’agissait-il d’informer et d’amuser un peu les « ouverrières et ouverriers ». « In patois », car « L’patois d’Lille, ch’est l’langache naturel de tous les vrais lillos ».
Tous ces journaux sont désormais disponibles dans la bibliothèque numérique patrimoniale avec océrisation, – c’est-à-dire : avec une reconnaissance optique des caractères, – pour y faire à volonté n’importe quelle recherche dans l’intégralité du texte. Mais à vrai dire il est difficile d’en faire usage, car il s’agit d’abord et avant tout d’un parler qui n’est pas facile à transcrire.
En tout cas, la collection du Broutteux, devenu La Brouette, à partir du 23 août 1885, s’y trouve à peu près complètement. De même : la collection de La Vaclette. S’y trouvent, en revanche, tout à fait complètement les collections du Brûle-maison, du P'tit Quinquin et du Razeu, très vite remplacé par La Brouette tourquénoise, à partir 26 novembre 1882. Voilà donc matière à travailler pour savoir si « Chel langue est ché fos pu belle qu’cheul qu’in baragouine à Toulouse et tout du long d’la Garonne ! »