0 avis
L’été de Kikujiro (Takeshi Kitano, 1999)
revue L'Art du Cinéma
[Presse en ligne]
2013Au contraire des grands espaces américains, il ne paraît pas possible d’errer au Japon sans se retrouver face à la mer, face à l’insularité du pays. Dans L’été de Kikujiro, au gré du voyage du jeune Masao et de son tonton improvisé (Beat Takeshi, nom de scène de Kitano), la mer est discrète mais omniprésente, parallèle à l’action ou dans son arrière-plan – comme le montre ce cadrage un peu humoristique d’une piscine sur fond d’océan – jusqu’à ce qu’elle s’impose frontalement, comme une butée, à l’aventure et au rêve. Elle sert ainsi de cadre à la déception de l’enfant et de l’adulte : assis sur le sable de la plage de Toyohashi, Masao pleure tandis que Tonton désemparé le console avec un «angeclochette» magique. La mise en scène ne se préoccupe cependant pas du panorama mais des personnages, avec une insistance qui vide le décor de sa théâtralité. La mer ainsi n’est pas un paysage de western – un personnage surdimensionné insolite et obsédant (désert, montagne, plaine, etc.) – et elle échappe au lieu commun du spectacle grandiose de la Nature, aux effets faciles de la contemplation.
Voir la revue «L'Art du Cinéma»
Voir le numéro de la revue «Comédies de l’immaturité»
Autres articles du même numéro «Comédies de l’immaturité»
- Langue
- français