Un support qui a le vent en poupe
On se l'arrache dans les bacs, on le consacre, on le convoite, on le collectionne pour la beauté de ses pochettes et surtout on le savoure toute génération confondue. Support idéal pour faire rejaillir les émotions de sa jeunesse, expérimenter un autre rapport au son ou savourer la matérialité d'un objet conçu comme une œuvre d'art à part entière, le vinyle a encore plus d'un tour dans sa pochette.
Pour rendre hommage à ce come-back et fêter le revival de ce support millésimé, le réseau des médiathèques vous propose un menu de choix : conférences, expositions, ateliers créatifs, écoute de vinyles sur matériel d'exception et concerts. Un rendez-vous incontournable pour tous les audiophiles, mélomanes et autres platines lover !
Une discothèque à la bibliothèque ?
À l'origine, la « discothèque », c'était surtout boules à facettes et fièvre du samedi soir, ce qui a pu créer une certaine confusion quant au travail des discothécaires !
En réalité, les discothécaires sont simplement l'équivalent des bibliothécaires pour les collections musicales et leurs différents supports. Cela implique de se tenir informé de l'actualité musicale, d'avoir des connaissances en histoire de la musique, de gérer au quotidien les collections (acquisition, identification des documents pour faciliter leur recherche...). N'oublions pas bien sûr la mise en valeur de ces collections tout au long de l'année.
À Lille, la discothèque a ouvert au sein de la bibliothèque municipale en février 1987. Doté au départ de 10 000 vinyles et 2000 CD, ce fonds répondait aux exigences d'éclectisme (chanson, classique, jazz, pop-rock…). Vinyles et CD ont coexisté un certain temps puis les « 33 tours » ont laissé la place aux CD triomphants. Ils ont rejoint une réserve. Il en reste plus de 6000 et sont toujours empruntables.
Chaque année, la bibliothèque achète des CD ainsi que des vinyles en plus petit nombre.
On s’était dit rendez-vous dans 10 ans.
La Voix du Nord en parlait déjà en 2014, et voici le récit du journaliste de l’époque :
« Dix mille galettes noires dorment dans la réserve de la médiathèque : Joe Dassin arborant une crinière généreuse, Les Chaussettes Noires d'Eddy Mitchell, Nicole Croisille, Les Forbans, Afrika Bambaataa et une palanquée d'albums soul de la Motown... Qui sait que la médiathèque centrale de Lille possède de telles curiosités en vinyles ? Peu de monde à en juger par le nombre de disques grand format qui quittent chaque année les réserves de la rue Delesalle : une centaine, sur 100 000 prêts au total. La mode est certes au streaming et au téléchargement... Reste qu'à l'heure où le disque à sillon retrouve l'affection des collectionneurs, les rayonnages lillois font figure de petit trésor. […]. Plus tard, ils pourraient faire l'objet d'une numérisation afin d'être disponibles sous forme dématérialisée. « On peut déjà les numériser mais on ne peut pas diffuser les fichiers tant que les œuvres ne sont pas tombées dans le domaine public.» Soit 70 ans après la mort du ou des auteurs. « D'ici là, certaines pochettes vaudraient à elles seules une exposition.»
Et bien ça y est, nous y sommes !
RDV à la médiathèque de Wazemmes jusqu’au 7 juin, puis à la médiathèque Jean Lévy cet été, au Fil à Hellemmes et à celle de Saint-Maurice Pellevoisin cet automne pour faire vivre la musique à la bibliothèque.
Sujet, exposition de vinyles et sélections documentaires proposés par Christiane Revaud et Kévin Depoorter (bibliothécaires, spécialité Musique). Avec l'aimable participation de nos partenaires Didier Boudet (journaliste et conférencier), Epoqu'Audio (association) et Marcel Dessange (abonné BML) - mai 2025
Quand BD et Vinyles ne font qu'un
