Histoires de transmission : Souvenirs partagés de l'équipe de la Médiathèque de Moulins
Dans le cadre de la 9ème édition des Nuits de la lecture 2025, placées sous le thème de la transmission des récits, des histoires de vie et des héritages culturels, l'équipe de la Médiathèque de Moulins a accepté de partager avec nous des souvenirs personnels marquants. Ces témoignages riches en émotions et en savoirs partagés nous offre un aperçu intime de la manière dont les valeurs, les savoirs et les passions se transmettent au fil des générations. Voici les récits de cette équipe qui nous rappellent la beauté et la force de la transmission.
Pour commencer ce voyage dans les mémoires de notre équipe, Safia* nous livre un souvenir marquant, qui lie culture, partage et transmission à travers un geste quotidien et chargé de sens . Voici son récit :
"Un souvenir marquant de transmission pour moi est celui où j'ai appris à préparer un plat famillial traditionnel avec ma mère : le couscous. Je me revois enfant, les mains plongées dans la semoule tiède, apprenant à la rouler sous son regard bienveillant. Ce n'était pas seulement de la cuisine, c'était une histoire de notre culture transmise par le goût et le partage. Les parfums d'épices qui embaumaient la cuisine, la tendresse de ces gestes et les confidences échangées autour de cette préparation restent gravés en moi. Ce geste simple est devenu un symbole de lien avec mes racines, une transmission qui passe par l'amour et les souvenirs partagés."
De la cuisine aux jeux, la transmission prend des formes variées, parfois plus ludiques, mais tout aussi importantes. Voici le récit de Malik* :
"Je pense que ma passion pour les jeux de société me vient de mes grands-parents maternels. Mon grand-père m'a fait connaître les échecs. Pour mes 10 ans, il m'a même offert un échiquier, qui est toujours dans mon armoire ! Avec ma grand-mère, je joue au Scrabble, à la manille, au triomino... Petit, on jouait aux dames, aux petits chevaux, au Uno... Ensemble, avec ma soeur ou mes parents, on passait des soirées entières à jouer à la belote ou encore au tarot. Tous mes cousins sont concernés par cette transmission du plaisir de jouer ensemble."
Après l'héritage de l'amour des jeux de société transmis par ses grands-parents, voici comment un lien fort peut se tisser au fil d'une passion partagée. Découvrez le témoignage de Julie* :
"Ma grand-mère m'a transmise sa passion pour le patinage artistique. Le dimanche après-midi, elle me mettait à la télévision les compétitions qu'elle avait enregistrées durant la semaine. Je m'imaginais sur la glace, à la place des patineurs, ma grand-mère m'encourageant dans les tribunes. Aujourd'hui, il s'agit de mon sport préféré, je pourrais le regarder pendant des heures. Au travers de ce sport, je revis ces moments de convivialité et de partage."
Parfois, la transmission se fait aussi par le biais de l'entourage élargi. Ce sont parfois des rencontres et des affinités avec des membres plus âgés de la famille qui façonnent les passions et l'homme. Place à l'anecdote de Malek* :
"La transmission, quand elle a lieu, se fait généralement dans l'environnement proche : famille, amis, à l'école, au sport ; et à un âge (enfance ou adolescence) où l'on commence à être réceptif et en recherche de l'adulte modèle ou transmetteur justement. Je n'ai pas dérogé à la règle, ma mère a bien évidemment joué un rôle prépondérant dans l'éducation globale mais ce fut un cousin plus âgé qui m'a transmis l'amour de la lecture, de la musique, de la cuisine, de l'aventure mais surtout qui a décelé en moi le curieux de tout que j'étais et qui l'a alimenté, façonnant par là même le futur adulte que je serais. Alors oui MERCI !!"
"Si vous saviez combien vous avez changé ma vie. Sans vraiment l'savoir, vous avez fait de la magie. Moi qui ne croyait plus en moi ni en l'avenir, combien de fois ai-je voulu tout foutre en l'air ? J'n'avais plus la force et l'envie d'aller faire ma guerre. J'n'avais plus de souffle pour faire tourner la roue, jusqu'au jour où le destin vous a mis sur ma route..."
SOPRANO - A nos héros du quotidien
Malek évoque ici un proche qui a allumé en lui une étincelle de curiosité et d'inspiration. La transmission peut aussi se faire à travers des savoir-faire simples et pratiques. Cédric* témoigne et rend hommage à son grand-père qui a su lui transmettre une part essentielle de sa culture ouvrière.
Pour commencer ce voyage dans les mémoires de notre équipe, Safia* nous livre un souvenir marquant, qui lie culture, partage et transmission à travers un geste quotidien et chargé de sens . Voici son récit :
"Un souvenir marquant de transmission pour moi est celui où j'ai appris à préparer un plat famillial traditionnel avec ma mère : le couscous. Je me revois enfant, les mains plongées dans la semoule tiède, apprenant à la rouler sous son regard bienveillant. Ce n'était pas seulement de la cuisine, c'était une histoire de notre culture transmise par le goût et le partage. Les parfums d'épices qui embaumaient la cuisine, la tendresse de ces gestes et les confidences échangées autour de cette préparation restent gravés en moi. Ce geste simple est devenu un symbole de lien avec mes racines, une transmission qui passe par l'amour et les souvenirs partagés."
De la cuisine aux jeux, la transmission prend des formes variées, parfois plus ludiques, mais tout aussi importantes. Voici le récit de Malik* :
"Je pense que ma passion pour les jeux de société me vient de mes grands-parents maternels. Mon grand-père m'a fait connaître les échecs. Pour mes 10 ans, il m'a même offert un échiquier, qui est toujours dans mon armoire ! Avec ma grand-mère, je joue au Scrabble, à la manille, au triomino... Petit, on jouait aux dames, aux petits chevaux, au Uno... Ensemble, avec ma soeur ou mes parents, on passait des soirées entières à jouer à la belote ou encore au tarot. Tous mes cousins sont concernés par cette transmission du plaisir de jouer ensemble."
Après l'héritage de l'amour des jeux de société transmis par ses grands-parents, voici comment un lien fort peut se tisser au fil d'une passion partagée. Découvrez le témoignage de Julie* :
"Ma grand-mère m'a transmise sa passion pour le patinage artistique. Le dimanche après-midi, elle me mettait à la télévision les compétitions qu'elle avait enregistrées durant la semaine. Je m'imaginais sur la glace, à la place des patineurs, ma grand-mère m'encourageant dans les tribunes. Aujourd'hui, il s'agit de mon sport préféré, je pourrais le regarder pendant des heures. Au travers de ce sport, je revis ces moments de convivialité et de partage."
Parfois, la transmission se fait aussi par le biais de l'entourage élargi. Ce sont parfois des rencontres et des affinités avec des membres plus âgés de la famille qui façonnent les passions et l'homme. Place à l'anecdote de Malek* :
"La transmission, quand elle a lieu, se fait généralement dans l'environnement proche : famille, amis, à l'école, au sport ; et à un âge (enfance ou adolescence) où l'on commence à être réceptif et en recherche de l'adulte modèle ou transmetteur justement. Je n'ai pas dérogé à la règle, ma mère a bien évidemment joué un rôle prépondérant dans l'éducation globale mais ce fut un cousin plus âgé qui m'a transmis l'amour de la lecture, de la musique, de la cuisine, de l'aventure mais surtout qui a décelé en moi le curieux de tout que j'étais et qui l'a alimenté, façonnant par là même le futur adulte que je serais. Alors oui MERCI !!"
"Si vous saviez combien vous avez changé ma vie. Sans vraiment l'savoir, vous avez fait de la magie. Moi qui ne croyait plus en moi ni en l'avenir, combien de fois ai-je voulu tout foutre en l'air ? J'n'avais plus la force et l'envie d'aller faire ma guerre. J'n'avais plus de souffle pour faire tourner la roue, jusqu'au jour où le destin vous a mis sur ma route..."
SOPRANO - A nos héros du quotidien
Malek évoque ici un proche qui a allumé en lui une étincelle de curiosité et d'inspiration. La transmission peut aussi se faire à travers des savoir-faire simples et pratiques. Cédric* témoigne et rend hommage à son grand-père qui a su lui transmettre une part essentielle de sa culture ouvrière.
"Quand j'allais chez mes grands-parents, et que mon grand-père n'était pas à la courée, il ne fallait pas le chercher bien loin. Généralement, on le trouvait à quelques centaines de mètres de là, dans son "jardin ouvrier". En ce lieu, il m'a appris à faire pousser toutes sortes de choses : semer et démarier carottes et radis, planter les pommes de terre, repiquer les salades, couper les "verts" des poireaux pour qu'ils puissent grossir et se développer, désherber les mauvaises herbes à la binette... et tant d'autres choses. Au mois de mai-juin, c'était le temps de la récolte des fruits rouges, fraises et cerises, et au mois de septembre, celui des pommes et des poires. Le jardin ouvrier c'était un lieu de transmission, de savoir pratique et des valeurs propres au monde ouvrier, mais pas que... Mon grand-père a également semé des milliers de graines d'affection et j'ai pu en récolter et savourer de juteux fruits d'amour."
La transmission se fait aussi par les gestes et les valeurs. Les épreuves et les difficultés nous apprennent les leçons les plus profondes. Retrouvez le récit de Guillaume* :
"Doit-on user de violence pour faire passer un message dans l'esprit d'un enfant ? Bien sûr que non ! Mais, ce qui est fait est fait. Il serait trop facile de blâmer ou d'accuser. Aucun retour en arrière possible. Mon père avait son propre langage appris dans sa propre enfance, à moi de le traduire et d'en faire quelque chose. "Lève les yeux, même si tu pleures !", qui m'disait, "et redresse la tête !", "tête haute devant quiconque... même avec moi ! Tu comprends !!?" Hurlait-il en me fouettant de sa ceinture de cuir, son regard inquisiteur rivé sur le mien, larmoyant, les yeux rouges de colère et d'incompréhension. Oui, j'ai bien compris le message. Des années plus tard, une fois adulte, j'ai compris qu'il me donnait - à sa façon - les armes pour affronter le monde, la dureté de la vie. A l'opposée, transformer le négatif en positif, ça, c'était l'affaire de ma mère. Eternelle souriante au coeur pur. Une dure au mal ! Un ange qui a épousé un diable à nos yeux, mes soeurs et moi. Paradoxe ou juste équilibre. Pour ma part, j'appelle ça la transmission."
Guillaume a également partagé son souvenir de lecture soulignant l'impact d'une oeuvre de science-fiction : Niourk de Stefan Wul, publié en 1957. Ce roman, avec son aventure initiatique captivante, a marqué un tournant dans son rapport à la lecture. Il raconte :
"Moi qui n'avais jamais lu le moindre roman (j'étais plutôt BD/Comics, comme la plupart des ados de 14 ans), jusqu'au jour ou une nouvelle prof de français, bien plus jeune que les autres, intègre le collège et décèle en moi cette envie d'écrire, de m'épancher sur des histoires, plutôt que d'être hors sujet à chaque rédac', tant les idées fusaient dans mon cervelet. "Lis ce roman, c'est de la SF, tu verras, ça parle d'aventure, d'une quête initiatique". Grand bien m'en a fait ! Merci m'dame !"
Si Guillaume a évoqué les enseignements tirés, la transmission peut aussi se vivre à travers des passions et des découvertes qui nous nourrissent profondément dès notre plus jeune âge. Voici les souvenirs de Caroline* :
"Un des souvenirs les plus précieux que je garde est celui des livres de Dinomir que mon papa imprimait en format poche. Ces petits livres, que j'avais entre les mains, m'ont permis de découvrir le grand Quentin Blake. C'est à travers ces histoires qu'il m'a fait grandir, en me transmettant un univers fascinant, où l'imagination était sans limites. Aujourd'hui encore, je repense à ses instants avec tendresse et gratitude."
Nous espérons sincèrement que ces récits ont trouvé un écho en vous et qu'ils vous ont apportés autant de bien qu'à nous de les partager. Que vous ayez retrouvé des souvenirs, découvert de nouvelles perspectives, ou tout simplement ressenti la force de la transmission, nous vous les offrons dans toute leur pureté et leur sincérité.
* L'équipe de la Médiathèque de Moulins partage également son livre de chevet, l'oeuvre qui l'a marquée et fait grandir. Il suffit de cliquer sur le prénom, annonçant la personne qui témoigne pour découvrir ces lectures personnelles et inspirantes.
Enfin, pour poursuivre cette réflexion autour de la transmission, nous avons sélectionné pour vous une série d'ouvrages qui enrichiront encore davantage votre propre cheminement. Ces oeuvres, choisies avec soin, s'inscrivent dans la même dynamique de partage et de découvertes. Laissez-vous inspirer à votre tour car la transmission est avant tout un patrimoine commun.
Sujet proposé par Safia, Malik, Julie, Malek, Cédric, Guillaume et Caroline (Médiathèque de Lille-Moulins) - 27 décembre 2024
La transmission se fait aussi par les gestes et les valeurs. Les épreuves et les difficultés nous apprennent les leçons les plus profondes. Retrouvez le récit de Guillaume* :
"Doit-on user de violence pour faire passer un message dans l'esprit d'un enfant ? Bien sûr que non ! Mais, ce qui est fait est fait. Il serait trop facile de blâmer ou d'accuser. Aucun retour en arrière possible. Mon père avait son propre langage appris dans sa propre enfance, à moi de le traduire et d'en faire quelque chose. "Lève les yeux, même si tu pleures !", qui m'disait, "et redresse la tête !", "tête haute devant quiconque... même avec moi ! Tu comprends !!?" Hurlait-il en me fouettant de sa ceinture de cuir, son regard inquisiteur rivé sur le mien, larmoyant, les yeux rouges de colère et d'incompréhension. Oui, j'ai bien compris le message. Des années plus tard, une fois adulte, j'ai compris qu'il me donnait - à sa façon - les armes pour affronter le monde, la dureté de la vie. A l'opposée, transformer le négatif en positif, ça, c'était l'affaire de ma mère. Eternelle souriante au coeur pur. Une dure au mal ! Un ange qui a épousé un diable à nos yeux, mes soeurs et moi. Paradoxe ou juste équilibre. Pour ma part, j'appelle ça la transmission."
Guillaume a également partagé son souvenir de lecture soulignant l'impact d'une oeuvre de science-fiction : Niourk de Stefan Wul, publié en 1957. Ce roman, avec son aventure initiatique captivante, a marqué un tournant dans son rapport à la lecture. Il raconte :
"Moi qui n'avais jamais lu le moindre roman (j'étais plutôt BD/Comics, comme la plupart des ados de 14 ans), jusqu'au jour ou une nouvelle prof de français, bien plus jeune que les autres, intègre le collège et décèle en moi cette envie d'écrire, de m'épancher sur des histoires, plutôt que d'être hors sujet à chaque rédac', tant les idées fusaient dans mon cervelet. "Lis ce roman, c'est de la SF, tu verras, ça parle d'aventure, d'une quête initiatique". Grand bien m'en a fait ! Merci m'dame !"
Si Guillaume a évoqué les enseignements tirés, la transmission peut aussi se vivre à travers des passions et des découvertes qui nous nourrissent profondément dès notre plus jeune âge. Voici les souvenirs de Caroline* :
"Un des souvenirs les plus précieux que je garde est celui des livres de Dinomir que mon papa imprimait en format poche. Ces petits livres, que j'avais entre les mains, m'ont permis de découvrir le grand Quentin Blake. C'est à travers ces histoires qu'il m'a fait grandir, en me transmettant un univers fascinant, où l'imagination était sans limites. Aujourd'hui encore, je repense à ses instants avec tendresse et gratitude."
Nous espérons sincèrement que ces récits ont trouvé un écho en vous et qu'ils vous ont apportés autant de bien qu'à nous de les partager. Que vous ayez retrouvé des souvenirs, découvert de nouvelles perspectives, ou tout simplement ressenti la force de la transmission, nous vous les offrons dans toute leur pureté et leur sincérité.
* L'équipe de la Médiathèque de Moulins partage également son livre de chevet, l'oeuvre qui l'a marquée et fait grandir. Il suffit de cliquer sur le prénom, annonçant la personne qui témoigne pour découvrir ces lectures personnelles et inspirantes.
Enfin, pour poursuivre cette réflexion autour de la transmission, nous avons sélectionné pour vous une série d'ouvrages qui enrichiront encore davantage votre propre cheminement. Ces oeuvres, choisies avec soin, s'inscrivent dans la même dynamique de partage et de découvertes. Laissez-vous inspirer à votre tour car la transmission est avant tout un patrimoine commun.
Sujet proposé par Safia, Malik, Julie, Malek, Cédric, Guillaume et Caroline (Médiathèque de Lille-Moulins) - 27 décembre 2024