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INTERVIEW DE BEATA UMUBYEYI MAIRESSE

INTERVIEW DE BEATA UMUBYEYI MAIRESSE

CHAQUE ANNÉE, LES AMIS DE "LA NOUVELLE LIBRAIRIE INTERNATIONALE V.O." SE RÉUNISSENT POUR SÉLECTIONNER LES ROMANS METTANT EN VALEUR LA LITTÉRATURE DE L'EXIL. DÉBUT DÉCEMBRE, ÉTAIT REMIS LE PRIX 2020 "DES RACINES ET DES MOTS". QUELQUES JOURS APRÈS LA REMISE DE PRIX, LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE LILLE VOUS PROPOSE UNE INTERVIEW DE LA LAURÉATE 2020, L'AUTEURE BEATA UMUBYEYI MAIRESSE :


Vous recevez une nouvelle fois un prix littéraire. Ce prix a-t-il une saveur particulière car il porte en son cœur une blessure que vous proposez de guérir, de revisiter ? Parce qu'il vous est remis par une librairie lilloise que vous connaissez bien ?

Ce prix est particulièrement précieux pour moi parce qu’il vient de cette terre qui m’a accueillie généreusement en 1994 quand je suis arrivée en France.
C’est ici qu’il m’a été offert le soutien et la bienveillance nécessaires pour me remettre de la violence inouïe à laquelle je venais d’échapper au Rwanda. Ma famille d’accueil, Chantal et Bernard Blondelle vivaient à Lompret, un lycée avec internat m’a accueillie gratuitement pendant 3 ans à Beaucamp-Ligny. Plusieurs personnes m’ont aidé durant ces premières années ici, et même au-delà pour faire mes études comme les Betremieux eux aussi du Nord …
Revenir à Lille pour ce prix est donc une joie, comme un juste retour des choses. Je ne connaissais pas la Nouvelle Librairie Internationale VO ni même le Prix mais j’ai eu le plaisir, lors de la séance de dédicace organisée rue Gustave Delory, de rencontrer Môn Jugie sa formidable fondatrice et également créatrice du prix, ainsi que Camille la chouette libraire.
Enfin, c’est ici, durant mes années étudiantes à Sciences-Po Lille que j’ai rencontré les littératures afro-caribéennes, si chères à mon cœur, grâce à Fest’Africa, son festival annuel, son cercle de lectures...


Dans votre livre "Tous tes enfants dispersés", vous évoquez les terribles silences auxquels les êtres sont confrontés individuellement ou collectivement. Ce thème est-il une catharsis, une volonté de départ pour vous ? Ou bien l'histoire s'est-elle écrite malgré vous ?

L’écriture n’est pas pour moi une thérapie. Au contraire, il a fallu que j’aille bien pour pouvoir écrire. J’ai aussi fait le choix de la fiction, depuis le début, pour justement écarter tout risque de pathos et tendre le plus possible vers une parole universelle. La question du silence dans les familles est un sujet universel. Ce n’est pas mon histoire personnelle que j’ai écrite, mais j’ai offert à chacun de mes personnages un peu de mon expérience du monde, depuis le métissage jusqu’à l’exil en passant par la transmission entre générations. L’histoire ne s’est pas écrite malgré moi, j’avais élaboré un plan très clair dès le départ même si certains thèmes (la musique, la cuisine, la botanique) ainsi que le rythme, la poésie de la langue sont arrivés très spontanément, sans doute parce que je terminais un recueil de poèmes en prose quand je l’ai commencé.


Avez-vous déjà pu expérimenter des silences plus doux ? Des silences qui permettent de reprendre des forces, qui permettent une dynamique plus positive ?

J’aime beaucoup le silence.
J’ai deux enfants très bavards (rires), ça piaille sans cesse à la maison.
J’aime le silence de la connivence entre deux êtres quand les combats ont cessé, que les mots importants ont été échangés et j’imagine que c’est ainsi que se déroule la dernière rencontre entre Blanche et sa mère Immaculata, ou plus tard, à la fin du roman, l’heure métisse que Blanche partage avec son fils Stokely sur la terrasse de Butare. Ce silence est rare et précieux.
Mais le silence que je préfère, c’est celui dans lequel je me plonge lorsque j’ouvre un livre et embarque dans une langue, me laisse emporter par la musique des mots que moi seule entends. Peut-on alors vraiment parler de silence ?


Les blessures sont portées physiquement et psychiquement par les personnes qui ont vécu le génocide de 1994 au Rwanda. Selon vous, quelles blessures portent les générations qui n'ont pas vécu ce génocide ?

Le génocide des Tutsi du Rwanda a été perpétré il y a 27 ans. C’est une génération. C’est beaucoup et très peu à la fois. Les survivantes et survivants ont des séquelles visibles et invisibles très profondes car ce qui a été commis en cent jours, d’avril à juillet, emportant un million de personnes, était d’une horreur inimaginable.
Mais comme ici en Europe au lendemain de la Shoah, en dehors des temps dédiés à la commémoration, les rescapé-e-s ont saisi qu’il n’y aurait pas l’écoute inconditionnelle et absolue dont ils et elles auraient eu besoin. Les autres souhaitaient sortir de la guerre, reconstruire les pays. Alors sans doute cela a-t-il quelque peu protégé les générations d’après en même temps que les commémorations nationales leur ont permis de vivre la mémoire officielle collectivement. Au Rwanda aujourd’hui il n’y a plus de désignations pseudo ethniques des gens, c’est puni par la loi, la nouvelle génération n’a heureusement pas hérité de ces divisions. Mais par ailleurs, la question de la transmission des traumatismes aux enfants de survivants commence à se poser, à se parler et on sait, de par les travaux notamment d’épigénétique que les cicatrices de l’âme peuvent se passer sur plusieurs générations. Je me la pose moi-même évidemment vis à vis de mes enfants. Ma réponse, pour le moment, c’est la littérature, une littérature qui nous réconforte nous les ébranlés, tout en amenant les autres à nous écouter, à partager nos histoires, à sortir de leur indifférence confortable.

 
Si vous ne disposiez pas de l'écriture "pour consoler en soulevant le couvercle du chagrin", quel serait votre mode d'expression ? Votre proposition au monde ?

Je n’avais pas prévu de devenir écrivaine. A mon arrivée en France, consciente de cette seconde chance de vie, j’ai voulu m’engager dans la voie la plus humaniste possible. Je pensais (comme on peut être plein d’idéaux à l’adolescence), que je devais faire quelque chose d’utile. Alors je me suis « engagée » dans ce qu’on appelle (un peu trop pompeusement à mon goût) « l’humanitaire ». J’avais le souvenir des rares personnes qui avaient pris des risques pour nous sauver en 1994, en l’occurrence les délégués de l’association Terres des hommes Suisse & Italie ou MSF ou le CICR. Je crois que ce sont les seuls occidentaux qui sont restés au Rwanda quand tous les autres et même les casques bleus nous avaient abandonnés. Alors j’ai travaillé pour MSF et pour d’autres ONG, essentiellement dans le champ de la santé. Je lisais toujours, beaucoup, depuis toute petite car j’avais eu la chance de grandir dans une ville où il y avait plusieurs bibliothèques et que la littérature m’avait beaucoup aidé. Je lisais tout ce qui était publié sur le Rwanda et un jour j’ai souhaité faire entendre ma voix. Je n’écris réellement que depuis une dizaine d’années.
Mais je n’ai pas cessé de porter les combats humanistes, j’ai longtemps milité dans le champ de la lutte contre le sida que ça soit avec Act Up ou Aides et plus globalement de la santé des communautés les plus exclues (primo-arrivants, personnes en situation de prostitution, sans-abris). Aujourd’hui je coordonne le projet de prévention du suicide en Gironde. Enfin, je suis militante féministe depuis une quinzaine d’années, je porte autant que possible un féminisme radical et intersectionnaliste dans ma vie quotidienne et d’écrivaine. Je cite souvent à ce propos la poétesse Maria Mercè Marçal « Je rends grâce au hasard de ces trois dons : être née femme, de basse classe, de nation opprimée. Et de ce trouble azur d’être trois fois rebelle ».

INTERVIEW DE BEATA UMUBYEYI MAIRESSE

BEATA_UMUBYEYI_MAIRESSE-©Rodolphe-Escher

Quel accueil a été réservé à votre roman dans votre pays d'origine ?

Aucun, mis à part les ami-e-s qui sont allé-e-s l’acheter à l’unique librairie de Kigali je n’ai pas eu l’impression qu’il y ait eu un écho, mais je n’en suis absolument pas surprise. Je travaille néanmoins au projet de faire une édition locale de mes nouvelles, de façon à avoir une diffusion réellement accessible sur place à des tarifs plus raisonnables.
En effet mes nouvelles ont été republiées en poche accompagnées d’un livret pédagogique fait par des professeures formidables d’un lycée de Nice (qui connaissent très bien le Rwanda et l’histoire du génocide des Tutsi) téléchargeable gratuitement sur le site de L’école des lettres. J’ai bon espoir, sur le long temps, de permettre aux jeunes rwandais-e-s d’avoir ainsi accès à mes textes.


Y a-t-il un deuxième roman en cours ?

Oui ! Comme je ne parvenais pas à mener de front vie professionnelle, de maman et d’écrivaine, je prends un congé sans solde à partir de janvier justement pour l’écrire dans de bonnes conditions. C’est l’histoire d’une enquête entre ici et là-bas, la quête d’une femme d’aujourd’hui qui va rendre son histoire spoliée à une femme d’hier, entre Europe (Belgique, France, Grèce) et Afrique (Rwanda, Burundi, Sénégal, Cameroun). C’est l’histoire d’une réparation symbolique et d’une langue retrouvée.


Avez-vous une routine d'écriture (si oui, laquelle) ?

Oui et non. J’ai longtemps écrit à la sauvette, avec un boulot à plein temps et des enfants en bas âge, c’était dans les trains, les cafés ou à la bibliothèque, souvent à la main dans un petit carnet qui ne me quittait pas. Je m’accommodais de ce que je trouvais.
Depuis peu j’ai un vrai bureau dans ma maison et je suis en train de l’aménager. Une tasse de thé en journée ou un verre de vin le soir, un grand thermos de tisane, mon ordinateur et toujours, toujours de la musique. Un disque par livre (musique classique ou chanson dans une langue que je ne comprends pas surtout). Pour Tous les enfants dispersés c’était Chopin et presque toujours en boucle la berceuse  Des dur op 57.
Pour le nouveau roman c’est le disque « 1958 » de Blick Bassy et en boucle le morceau « Ngwa » en langue Bassa.


Quel est le dernier livre que vous avez lu ?

Je suis en train de terminer « Girl, woman, other » de Bernardine Evaritso. Je l’ai acheté quand il est sorti en poche en anglais il y a plusieurs mois et l’ai lu lentement, chapitre par chapitre, personnage après l’autre avec beaucoup de plaisir. C’est un très beau roman polyphonique qui raconte des destins de femmes anglaises, pour la plupart noires et métisses, comme on en lit peu (à part chez Zadie Smith, mais j’ai trouvé la langue d’Evaristo plus rythmée). Bref, un must read !


Connaissez-vous un écrivain-e de la région dont les textes vous touchent ?

Eric Holder bien sûr, homme du Nord parti comme moi s’installer dans le Sud-Ouest où il est malheureusement mort il y a 2 ans et surtout cette nouvelle où il parle de sa grand-mère (dans le recueil En compagnie des femmes)


Avez-vous l'occasion de revenir sur les terres nordistes au sein desquelles vous avez entamé vos études supérieures ?

Oui bien sûr. Il se fait que j’ai épousé un gars d’Arras rencontré en classes préparatoires au lycée Faidherbe de Lille. Nous revenons donc souvent dans les Hauts de France voir la famille (la sienne qui est aussi désormais la mienne, ainsi que ma famille d’accueil qui vit désormais à Bondues) ainsi que les ami-e-s notamment celles que je me suis faites au lycée et avec lesquelles je suis restée très liée.

Interview proposée par Stéphanie Hérault & Jérémie Vermeesch (bibliothèque municipale de Lille)
Photo @Rodolphe Escher-Flammarion


REDÉCOUVREZ LA SHORT-LIST
DES AUTEURS SÉLETIONNÉS DANS LA CADRE DE L'ÉDITON 2020 DU PRIX "DES RACINES ET DES MOTS ICI > https://bit.ly/3melyqC


BONUS Pour nos abonnés
. profitez de deux nouvelles à lire gratuitement de chez soi "Igicucu et Noir et blanc" > https://bit.ly/3avDPxC

. Également une nouvelle empruntable à l'espace Savoirs de la médiathèque Jean Lévy "Le fardeau de la femme blanche" (Revue NRF n° 639, novembre 2019).

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